Un dialogue productif sur la protection de la biodiversité a été engagé entre scientifiques / chercheurs, gestionnaires d’aires protégées et décideurs politiques, du 23 au 25 octobre à Barcelone, lors d’un événement de partage de connaissances organisé par la communauté méditerranéenne de protection de la biodiversité, sous l’égide du projet PANACeA co-financé par le programme Interreg MED.

Pendant trois jours, des modèles de cogestion pour la pêche à petite-échelle, des sources de données scientifiques et de nouvelles méthodologies de suivi du changement climatique et des déchets marins ont fait l’objet d’un débat ouvert élaboré pour combler le fossé entre science, pratiques de gestion et politiques.

Le besoin d’une approche mieux coordonnée de la protection et de la gestion des ressources naturelles a été le message commun final des plus de 100 représentants des institutions nationales, européennes et méditerranéennes réunies à Barcelone.

Une approche basée sur l’écosystème, holistique et à usages multiples pour la protection de la biodiversité en Méditerranée, des actions conjointes entre rives nord et sud de ce hotspot de la biodiversité largement visité, sont de la plus haute importance.

Le principe de co-responsabilité a été reconnu comme base pour l’identification d’un plan d’action conjoint afin de combler les lacunes dans l’intégration des politiques actuelles, des pratiques de gestion et des sciences environnementales nécessaires à une gestion efficace de la biodiversité, et donc à la gestion des aires protégées. Les mécanismes sociaux participatifs pour la gouvernance et les données scientifiques intégrées pour soutenir les politiques et instruments affectant la biodiversité ont été mis en évidence comme la clé du succès des aires protégées en tant que dépositaires d’une biodiversité méditerranéenne qui soutient plus de 20 pays de la région.

Sergi Tudela, Directeur général de la pêche et des affaires maritimes du gouvernement de la Catalogne, a souligné la nécessité de « passer à une gestion sur mesure, à la bonne échelle ; l’autonomisation des parties prenantes fera la différence et la cogestion rassemblera tous ces principes pour soutenir la pêche artisanale et à petite échelle. »

Camino Liquete de la DG Environnement de la Commission européenne a souligné la nécessité d’une meilleure coordination des projets en cours et la pertinence de créer une telle plate-forme multi-acteurs pour le dialogue et le partage des connaissances : « Il est essentiel que les résultats des projets de recherche soient intégrés, synthétisés et orientés vers les bons décideurs. Les zones marines protégées sont un moyen d’atteindre un bon état écologique (BEE) et peuvent aider les États membres à mettre en œuvre les objectifs de la directive-cadre Stratégie pour le milieu marin ».

Ruthy Yahel, membre du Comité scientifique du Réseau méditerranéen des gestionnaires d’aires protégées (MedPAN), a souligné « la nécessité d’investir dans une bonne gestion des aires marines protégées est cruciale » pour être efficace et durable.

Pour clore le cercle des débats, les principaux défis de la surveillance et de la gestion intégrée des écosystèmes ont été examinés. Même si la région méditerranéenne est bien étudiée, l’information est dispersée et les décideurs hésitent encore à prendre des décisions fondées sur des données probantes. « Nous avons besoin de plus de cohérence entre les échelles et entre les disciplines et les politiques« , a conclu Sylvain Petit, Administrateur de programme, PAM CAR/PAP du PNUE.

Le dialogue de trois jours, organisé par le projet Interreg Med PANACeA avec la participation d’autres projets MED de protection de la biodiversité, a permis de mieux comprendre les impacts des activités humaines sur les écosystèmes naturels méditerranéens et de répondre aux besoins croissants de coordination des critères et données scientifiques dans les processus de prise de décision et de gestion.

Les organisations participantes comprenaient les partenaires du projet INTERREG MED PANACeA et un large public d’acteurs impliqués dans les politiques, projets et initiatives européens et méditerranéens actifs dans le domaine des sciences de la conservation, de l’administration publique des ressources naturelles et des conventions régionales.